CRÉATIONS SCÈNE
Le théâtre est un art vivant. Cette évidence, ce truisme est pourtant bien le pivot du travail de création de la compagnie d'Avigny. Le théâtre est comme la vie, éclectique, coloré et éphémère. Il a besoin d’énergie pour circuler, de sens pour se transmettre, d’une intention juste pour sans cesse se renouveler.
C’est avec passion et engagement que nous créons nos spectacles. Que les textes soient des créations ou issus du répertoire, c’est en artisans exigeants que nous nous en approchons.
Transmettre le sens par les corps autant que par les mots, traquer le détail avec précision jouer des sentiments sans surjouer l’émotion. Nous revendiquons un théâtre aussi subtil que brut. Un théâtre en lien avec la vie, les hommes, les femmes. Un théâtre généreux et sensible, et à destination de cette humanité dont nous faisons partie, que nous respectons et souhaitons célébrer. Un théâtre qui relie chaque individu à chaque autre individu, dans toute sa diversité. Un théâtre qui, avec les armes de la réflexion, de la poésie, de la folie et de la tendresse, entraîne chacun et chacune vers le meilleur de soi-même.
SANS TOI NI MOI
Nathanaëlle : Je ne t’ai jamais menti. Jamais je ne t’aurais fait ça, moi !
Lucas : N’inverse pas les rôles, s’il te plaît !
texte // Morgane Lacroix en collaboration avec Sophie Pincemaille
mise en scène // Sophie Pincemaille
interprètes // Morgane Lacroix & Romain Grard
scénographie // Juliette Azzopardi
lumières // Vincent Ravanne
co-production // Compagnie d'Avigny –
Compagnie Bulle
// à propos de la pièce
Nathanaëlle et Lucas se retrouvent dans la salle d’attente de leur avocat : Venus pour divorcer, la tension est au rendez-vous. L’avocat, lui, se fait attendre. Ce temps d’intimité imposé invite le couple à revisiter son histoire.
Avec de nombreux flash-backs, nous découvrons et revivons ensemble les moments intenses de ceux qui furent deux amoureux : La fougue de leurs débuts, leurs grands espoirs, mais aussi leurs inquiétudes et leurs attentes déçues.
Alternant comédie et drame, allant de tendresses en coups d’éclat, les souvenirs se dévoilent et révèlent progressivement le fatras des petites cachotteries, gros mensonges, malentendus et non-dits qui les ont menés au fracas final.
Comment paraître et rester désirable s’il n’y a plus de mystère ? Comment réinventer le couple ? Comment le moderniser, au nom d’un bonheur qui ne souffre aucune frustration ?
Quoiqu’il en soit, n’était-il pas inconscient de faire entrer une tierce personne dans cette histoire ?
Dans un décor simple et mobile, déplacé par les acteurs en jeu, les tableaux se succèdent, créant des allers/retours entre le passé et le présent qui, lui, avance toujours, inexorablement.
Nous passons ainsi de la neutralité froide d’une salle d’attente, aux flonflons d’une fête, ou aux couleurs vives d’un appartement parisien à la mode, à différentes époques.
Ambiances changeantes, lumières tranchées et colorées, tonalités en ruptures, le tout dans un rythme enlevé, rapide : La vie du couple se déploie sous nos yeux, révélant ses multiples facettes. Les adresses au public le rendent vite complice.
Et il n’est pas exclu qu’il ne reconnaisse -en toute mauvaise foi- sa moitié, au détour d’une réplique ou d’une attitude. Passant du rire à la crispation, de l’émotion à l’indignation, du chaud bouillant au froid glacial.
En fonction de sa propre histoire, de son sexe, le spectateur prendra le parti de l’un ou de l’autre, mais la pièce se chargera de le déstabiliser dans ses certitudes.
Qui a tort, qui a raison ? Les deux peut-être ? Ce sera à chacun de trancher. Ou pas.
MERSA ALAM
Ma naissance, je ne l’ai pas voulue.
Mon beau-père, je ne l’ai pas voulu.
Ma grande soeur est partie. Je ne l’ai pas voulu.
Ma mère ne m’a pas voulue.
mise en scène // Sophie Pincemaille
interprète // Morgane Lacroix
création vidéo // PetraH
construction décor // Vincent Millereaux
production // Compagnie Bulle –
en partenariat avec // Compagnie d’Avigny
// résumé de la pièce
Une adolescente subit de la violence à la maison :
Son beau-père est colérique et casse les assiettes.
Sa mère le regarde faire.
Son beau père est raciste et alcoolique.
Il collectionne les timbres.
Un secret de famille plane dans la maison.
Mais elle n’en sait rien encore.
Sa grande soeur est partie quelque part en Afrique, la laissant seule, ici.
Perdue dans ce chaos familial, elle ne comprend pas.
Alors elle a des visions, des hallucinations.
Des images qui se font de plus en plus présentes, inquiétantes.
Où les couleurs deviennent obsédantes : Le bleu des débris d’assiettes.
Le rouge des colères de son beau-père.
Le beige des pulls tricotés par sa mère.
Et puis il y a la peau noire de la jeune fille qui vient danser face à elle, dans le miroir de sa chambre.
Enfin il y a le blanc : celui des dents des timbres que son beau-père collectionne.
Mue par une force inconnue, elle commence à les découper…
En forme de résistance.
Sans le savoir, elle mène l’enquête.
Jusqu’à la délivrance…
// genèse du projet
Ce projet a été initié par la compagnie Bulle. Morgane Lacroix, actrice du spectacle, a sollicité Sophie Pincemaille (Compagnie d’Avigny) pour la mise en scène. Naturellement séduite par ce texte qui résonne furieusement avec d’autres de ses travaux, enthousiaste à l’idée d’entrer en création ensemble, c’est avec joie qu’elle a accepté.
Les deux compagnies avaient eu plusieurs fois l’occasion d’échanger savoirs, compétences, réflexions artistiques… et sont heureuses aujourd'hui de sceller une forme de collaboration amorcée depuis deux ans.
Babara où rêvent mes saisons
Durée 1h15 // A partir de 13 ans
Barbara, où rêvent mes saisons, est un seule en scène interprété par la jeune comédienne et chanteuse Apolline ROY, à partir du répertoire de Barbara.
Ce spectacle fait appel au théâtre, à la musique et aussi aux masques!
L’existence d’Ondine (Apolline Roy), trentenaire sensible et fougueuse, est imprégnée des chansons de Barbara qui l’accompagnent comme en reflet des mouvements de son âme.
Et voilà que le temps lui joue des tours et que son futur vient visiter son présent.
Les métamorphoses, saisissantes, révèlent les femmes qu’elle pourrait devenir…
Avec humour et décalage, loin des clichés que l’on peut avoir sur Barbara, Apolline Roy voyage dans son univers poétique et musical, comme on tourne les pages d’un journal intime.
Avec légèreté et simplicité, en s’accompagnant au piano ou à capella, en passant du parlé au chanté, Apolline emmène le public du rire vers une émotion vibrante et toujours sur le fil, délicate.
Mise en scène // Sophie Pincemaille
Interprétation // Apolline Roy
Textes // Barbara, Sophie Pincemaille
Création masques // Etienne Champion
Construction décor // Paul Mouflette
Musique enregistrée // Pierre-Marie Braye-Weppe et Bastien Nouri
Voix enregistrée // Julien Barret
Création lumière // Jean Luc Malavasi
Régie lumière // Vincent Ravanne
Affiche // François-Xavier Dubois
Photos // Baptiste Debicki
Un spectacle de la compagnie d’Avigny créé en partenariat avec la compagnie Résurgences
Les Bonnes
Création Compagnie d’Avigny
Les Bonnes, c’est d’abord l’univers fou et dangereux de Jean Genet, poétique et charnel, parfois trivial. C’est la puissance et la jeunesse d’un texte qui aborde avec insolence la notion du mérite, thème que notre époque nous force à interroger.
Dans un corps à corps épuré et énergique, les bonnes se livrent à un des jeux troubles, exultent et oscillent entre pulsions de vie et de mort, dérivent follement dans les fils de tourbillonnants de Madame…
TEXTE // Jean Genet
MISE EN SCÈNE // Sophie Pincemaille
INTERPRÈTES // Bénédicte Choisnet, Clara Ponsot et Sophie Pincemaille
L’aventure des Bonnes a démarré au Cnsad, dont sont issues les comédiennes. Puis la pièce a été répétée à Avigny, où une présentation du travail en cours a été proposée aux habitants. Elle a ensuite fait l’objet d’une maquette au Jeune Théâtre National, puis a été créée à la Scène Faramine en Juin 2014. Puis reprise au théâtre de La Loge à Paris en Juin 2015. Les Bonnes cherchent des partenaires pour leur diffusion, n’hésitez pas à nous contacter.
LA MORT DES VICINALES
La compagnie d'Avigny s'est installée en 2011 au cœur de l'Yonne, en zone rurale. Et depuis, nous ne cessons de nous interroger sur l'avenir de nos campagnes… Puisqu'il y est impossible de créer une activité de masse pertinente à l'échelle mondiale. Puisque les locaux (particuliers et collectivités) n'y ont plus les moyens de respecter les normes de sécurité pourtant indispensables à notre époque. Puisque l'entretien d'un service public désœuvré creuse chaque année le déficit national. Puisque le gel abime davantage les routes que leurs utilisateurs. Puisque l'agriculture ne tient qu'à coup de monstrueuses subventions… Ne serait-il pas enfin logique de faire disparaître la campagne ? Purement et simplement, habitants et territoires. La mort des vicinales souhaite donc interroger la pertinence de nos campagnes face au culte de la compétitivité et de la rentabilité.
LE PROPOS
Quand on découvre Dorine, elle sort des bois et se retrouve sur une petite route de la campagne. Ça la met en colère, et on la comprend. Ce bitume flageolant, ces bois brouillons, les animaux pouvant surgir à tout moment, tout l'agresse. La stresse. La déstabilise.
Pensez, jusqu'ici Dorine vivait entre terrasses chauffées et air conditionné (bureau, appartement, voiture, magasins, aéroports…). Sa pensée était cadrée par les news aux relents promotionnels et la communication performative d'entreprise. Et, bien que sa boite – too big to fall - fraude le fisc à grande échelle (comment être premier sans dopage de nos jours ?), et que cadre sup, Dorine y prenait une part active, elle savait qu'il ne lui arriverait jamais rien de ce coté-là. A part une belle prime de fin d'année, s'entend. Bref, elle était en sécurité !
On comprend donc qu'être projetée dans le monde de la vie, la brutalise. Et il est donc normal qu'elle réplique. Même si c'est un peu pathétique tant sa bataille contre la nature, l'espace, la vie… est perdue d'avance. On rit de son sérieux. Avec ironie parfois.
On est troublé aussi, tant ses arguments relèvent du bon sens comptable communément pratiqué de nos jours. Et poussant sa dialectique dans ses retranchements, Dorine en extrait toute la folie. Dorine serait-elle une libérale intégriste ? Que dit-elle de plus que ce qu'on entend dans le poste ?
Notre héroïne n'est pas encombrée par la morale. Mais de nos jours, la morale est assimilée à la pensée unique, restrictive et castratrice, elle n'a plus la cote. Et Dorine vit dans son époque. Elle ne fait pas partie de ces doux rêveurs qui empêchent le progrès à force de bons sentiments.
Et Dorine reste pourtant touchante. Si elle n'a plus les pieds sur terre, il lui reste un coeur pur et intense. Elle croit fort à ce qu'elle dit, et vit en harmonie avec ses principes. Et elle fait preuve d'une telle vigueur…